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23 mars 2008 7 23 /03 /mars /2008 14:06

Henri Boudet est curé de Rennes-les-Bains depuis 1872, tout près de Rennes-le-Château dans l’Aude. Il  publie en 1886 un ouvrage pour le moins singulier, intitulé « La vraie langue celtique et le Cromleck de Rennes-les-Bains ».

Il y affirme que toutes les langues indo-européennes et sémitiques ont une origine commune, la langue des Tectosages que l’on retrouve dans l’anglais moderne. Ses démonstrations frisent le ridicule, voire le délire, et Boudet devient vite la risée de la communauté scientifique locale.

Le curé de Rennes-les-Bains agit sciemment. Il sait que son livre sera mal accueilli et mal diffusé. Il le publie à compte d’auteur, à environ cinq cents exemplaires. Il en vendra peu mais l’offrira à son entourage ainsi qu’à quelques personnalités comme la reine Victoria d’Angleterre. Pourtant l’abbé est un homme intelligent, cultivé et n’a rien d’un malade mental. Alors comment comprendre sa démarche et ce suicide éditorial ?

Il semble qu’il adresse le contenu de son livre à une personne isolée ou un groupe de personnes anonymes mais qui seront suffisamment perspicaces pour le décrypter. Il se moque bien des critiques car le secret qu’il cache entre les lignes de son ouvrage est si important et si grave pour notre société, qu’un tel sacrifice lui parait insignifiant.

 

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23 mars 2008 7 23 /03 /mars /2008 13:35

Au moment où Boudet publie la vraie langue celtique, à Carcassonne en décembre 1886, Bérenger Saunière, jeune curé de Rennes-le-Château, est en poste depuis un an et demi. Les deux prêtres se côtoient ; ils deviennent amis.

Quand Saunière intègre sa paroisse en juin 1885, la petite église Sainte-Marie-Madeleine est si délabrée qu’il n’est pas même possible d’y célébrer l’office. L’abbé va la réparer. Il procède par étapes en commençant par le plus urgent : nettoyage, colmatage des brèches, réfection du toit, remplacement de l’autel. Son salaire de prêtre ne lui permet pas de grosses dépenses, mais il reçoit des dons de quelques âmes charitables et fortunées et profite d’autres opportunités. On lui attribue la découverte d’un petit trésor sous le dallage de l’église dont il fouille le sol. Il profane les tombes du cimetière pour en récupérer les bijoux. Il se fait rétribuer pour des intentions de messes tellement nombreuses qu’il ne peut pas toute les honorer. Mais il lui faudra, néanmoins, une douzaine d’années pour restaurer entièrement et décorer l’édifice. Parallèlement, il prendra en charge la restauration du presbytère, puis il aménagera la petite place située devant l’église. Ce n’est qu’en 1901 qu’il fera construire, sur son domaine, la villa Béthanie et la tour Magdala. Il mourra le 22 janvier 1917 complètement ruiné.

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